Riz : la MAE de la discorde

Selon la formule consacrée, les manifestants étaient 400 selon les organisateurs et 300 selon la police, à Arles, le 12 mars, pour protester contre la baisse des aides pour le riz. Parmi eux des éleveurs camarguais venus en soutien. En cause, l'application de la nouvelle Pac. « Dans ces choix, le riz de Camargue est contesté, humilié et son avenir suspendu à une hypothétique MAE », s'insurge le Syndicat des riziculteurs de France et filière. « C'est une usine à gaz », ajoute son président Bertrand Mazel, évoquant des aides qui « passent de huit millions d'euros à zéro ». Il pointe du doigt une aggravation des distorsions de concurrence avec l'Espagne et l'Italie, car « chaque Etat membre a fait ses choix ».

La filière riz en Camargue, c'est 230 producteurs, sept OS et seize riziers-conditionneurs et négociants metteurs en marché selon le syndicat, pour un CA de 80 M€ par an, et un « rôle important de désalinisation des sols », note Bernard Mazel. Des événements qui se déroulent « dans un environnement un peu déprimé avec une mauvaise récolte à 40 000 t de riz paddy en 2013, contre 60 000 t en 2012, chiffre Marc Reymond, directeur opérationnel du territoire sud chez Sud céréales-Arterris, qui réalise près de 60 % de la collecte de riz. Une baisse due à des rendements en recul, conséquence des conditions météo. Marc Reymond estime que de 18 000 ha de riz en 2013, la Camargue serait passée à moins de 13 000 ha cette année.

Marion Coisne